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On ne naît pas princesse, on le devient
Est-ce que le jour où l'on devient parent, on reçoit une carte de club ? ::: Un club très spécial et très fermé qui refuse éternellement les nullipares (ça rime avec lupanar) ? ::: Un club où l'unique sujet de conversation est la huitième merveille du monde dont l'on est l'heureux géniteur ::: (ça commence à faire beaucoup de huitième merveille du monde, vous pouvez me croire) ::: En même temps, c'est certain, pendant que l'on parle, mange, dort, vit, respire "huitième merveille du monde", on n'a plus à penser à nos failles et nos faiblesses ::: La huitième merveille du monde, c'est un miroir apaissant ::: Alors que pendant ce temps-là, nous, les princesses coiffées de bien jolis diadèmes et montées sur de bien jolies chaussures, on boit des verres chez Caravane, on regarde des filles se mettent à nu sous leurs plumes, on admire des femmes fleurs sifflotant leurs litanies, on rembarre des amants voyageurs, on fête les wanols, on attend des mails avec impatience et on prend tout notre temps pour y répondre en essayant de s'y faire jolie, on s'inquiéte pour nos proches, on prend des décisions et on essaie de s'y tenir, on déplace aussi notre nombril de nos seins à nos fesses, on parle la langue des autres pour se faire comprendre, on est prête à apprendre à cuisiner le ragoût de queue de vache, on caresse avec nostalgie nos échecs et on repousse nos peurs, on met un peu de blush sur nos joues et on sort nos robes légères, on lutte en vain contre la passion tout en luttant contre le bonheur, on se met parfois des batons dans les roues et on se marche sur les lacets, on trébuche et on décide de se relever uniquement quand on en a envie::: Avec le sourire ::: On ne naît pas princesse, on le devient ::: Et ça se travaille tous les jours :::