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La possibilité d'une île
Prendre le train, puis le bus et enfin le bateau ::: Arriver de nuit sur une île ::: Sortir se balader dans la nuit et découvrir d'improbables résidents dans le bourg ::: Marcher dans le sable, parfois pieds nus ::: Escalader des rochers ::: Trébucher dans les flaques laissées par la mer ::: Manger des sandwichs au foie gras en regardant l'horizon ::: Être étourdi par le bruit du vent et des vagues ::: Marcher encore ::: Compter les mouettes, les lapins, les moutons, les chèvres et les crabes ::: Compter les humains (zéro ou presque) ::: Fantasmer devant certaines petites maisons aux volets bleus ::: Chercher et trouver les improbables résidents dans la journée ::: Plonger les mains dans le sable ::: Rester silencieuse ::: Regarder le soleil se coucher ::: Respirer ::: Marcher sur le lichen vert lunaire ::: S'y étendre ::: Allumer un cierge dans l'église ::: Se faire adopter par un chien le temps d'une longue balade ::: Faire une sieste dans le sable ::: Ramasser des cailloux, du verre vert poli, des coquillages ::: Se dire que le temps n'est rien ::: Parler et tout dire, raconter d'énormes bêtises, rire beaucoup de soi et aussi un peu des autres ::: Faire un match de air-raquettes ::: Manger le meilleur gratin dauphinois de tous les temps ::: Recevoir des sms et des mails (le cordon ombilical n'est jamais coupé), s'inquiéter et se dire que tout ira bien ::: Escalader des ruines du XVIIe siècle, admirer un dolmen, contourner les bunkers ::: Marcher toujours ::: Faire des listes dans sa tête, les oublier, recommencer ::: Prendre des habitudes en quelques jours ::: Faire le ménage, plier les draps, rendre les clés d'un lieu qu'on n'a pas fermé ::: Prendre le bateau, le bus et le train ::: Avoir l'impression de sortir d'une bulle ::: Retrouver Paris et devoir réapprendre à marcher :::
Ile de Hoédic - Février 2011 - L'île où les chevaux vivent en liberté, ou presque