:::606:::

Où il y a du désir, il y a du plaisir

La boule de cristal, John W. Waterhouse (1849-1917), 1902 ,

huile sur toile, 121,6 x 79,7 cm, Mexico, Collection Pérez Simón © Studio Sébert Photographes

Parce qu’il n’y a pas que les culottes dans la vie, il y a aussi le désir ::: Ou plutôt « Désirs et volupté à l’époque victorienne » ::: Au musée Jacquemart-André, près de 50 tableaux donnent à voir comment des peintres anglais ont célébré durant tout le XIXe siècle la beauté, la beauté faite femme ::: Thèmes iconographiques et sujets historiques (Antiquité, Moyen-âge) ne sont que le support de la représentation de la femme, transcendée en pur symbole de la beauté ::: On est dans l’ « Aesthetic Movement », le beau pour le beau ::: En rupture avec les transformations économiques, techniques et sociétales que traversent l’Angleterre à cette époque ::: L’idée n’est pas de témoigner de la vie quotidienne et de ses grands bouleversements mais bien de se réfugier dans un âge d’Or  où tout n’est que désir(s) et volupté ::: Finalement, ça fait du bien à mes yeux de regarder de jolies choses surannées, pour ne pas dire un peu culcul ::: Car au milieu de toute cette grâce britannique, le kitsch (art dont les Anglais sont les maîtres) n’est jamais bien loin ::: Mais peu importe, l’exposition est un petit grain de beauté qui aura le mérite de mettre en avant les œuvres de peintres longtemps dénigrés et aujourd’hui adulés (Lawrence Alma-Tadema, Burne-Jones, Waterhouse, Rossetti, Poynter, Leighton) ::: Et puis, il est toujours agréable de faire dramatiquement chuter l’âge moyen des visiteurs du musée Jacquemart-André ::: Oui, je prends mon plaisir là où il est ::: Maintenant, il me reste à admirer les beaux fessiers exposés au musée d’Orsay « Masculin/Masculin », histoire d’équilibrer la donne :::