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La mécanique des dessous
Pour se mettre la culotte sur la tête un dimanche, rien de tel qu’un petit tour aux Arts Déco ::: Jusqu’au 24 novembre, on peut admirer paniers, crinolines, ceintures d'estomac, faux-culs, gaines, "push up", buscs, faux-mollets et autres fausses braguettes ::: De tout temps, le corps a ainsi été modeler à l’aide de ces artifices pour mieux répondre aux canons de beauté contemporains ::: Et constituer ainsi un corps nouveau révélant des préoccupations intellectuelles, économiques et certainement spirituelles ::: On savoure la notion, si moderne, de confort lorsque l’on admire des corsets en fer (aïe, comment respirer ?), des faux mollets en vraie laine vierge (aïe, ça gratte), des double-paniers (aïe, mais comment s’asseoir ou encore passer une porte ?) ::: En observant les dessous, on comprend mieux les dessus de la mode ::: Et on s’amuse à essayer certains de ces artifices laissés à disposer des petites filles et des grandes ::: J’avoue, le corset apporte un petit maintien que je n’aurais pas imaginer aussi appréciable (sans parler de la silhouette qui s’affine comme par magie) et le faux-cul en queue d’écrevisse m’a donné des idées ::: En revanche, il faudra repenser tout l’éclairage de l’expo ::: Car si la pénombre fait certainement écho au sujet (le dessous, le sombre, ah, ah, ah, un sujet ombrageux), il est impossible d’admirer des pièces aux détails si fins…dans le noir ou presque ! ::: Quant à la lecture des cartels, elle est tout simplement impossible ::: C’est dommage et surtout très agaçant :::
Paris, Les Arts Décoratifs, collection Mode et Textile et dépôt du musée de Cluny
© Patricia Canino